Chapeau : En 2018, le monde a découvert les Ouïgours, un peuple musulman vivant dans la région du Xinjiang. En effet, plusieurs nations se sont indignées, quant à la manière dont l’État chinois les traite. Les arrestations des membres de cette ethnie ne cessent d’augmenter et près d’un million de Ouïgours sont incarcérés dans des camps.
Des Chinois pas comme les autres
Les Ouïgours sont un peuple musulman turcophone vivant dans la région autonome du Xinjiang, en Chine. Cette ethnie a une culture et une identité différente de celles des Chinois. Elle a été un sujet de controverse pendant un certain temps. Un processus lourd d’intégration la concernant, a eu lieu pour aboutir à la conclusion que cette ethnie fait partie de la nation chinoise. Dans les faits, la région a été rattachée à la Chine dans les environs des années 1750.
Suite à la colonisation massive de la province par les Hans, l’ethnie majoritaire en Chine, les Ouïgours ne représentent plus que 45 % de la population du Xinjiang. De plus, cette colonisation a eu pour impact le développement de grandes mégalopoles dans la région, dont la capitale Urumqi qui compte plus de trois millions d’habitant. Cette colonisation a eu pour conséquence le développement d’un sentiment nationaliste au sein de ce peuple.
Une vie quotidien surveillée
Les Ouïgours font l’objet d’une surveillance quotidienne de la part du gouvernement chinois. En effet, des caméras sont installées pour épier leurs faits et gestes, mais en plus, la police multiplie les contrôles. De nouvelles restrictions ont été adoptées depuis 2017. Les voitures des Ouïgours doivent être équipées d’une puce GPS, afin que le gouvernement puisse suivre leurs mouvements et connaître leurs positions en permanence. Cette mesure est impérative et personne ne peut y déroger.
De plus, selon les rapports des ONG, dont Human Rights Watch, Pékin n’hésite pas à collecter les bilans de santé des Ouïgours afin de collecter davantage de données. Cette surveillance exacerbée s’explique par la montée en puissance de groupes de résistance qui sont à l’origine de nombreuses émeutes. Par ailleurs, de nombreux Ouïgours sont considérés par le gouvernement central, comme étant responsables de certains attentats terroristes, tels que celui de la place de Tian’An Men en 2013.
La multiplication des centres de détention
Le gouvernement chinois a récemment sorti un livre blanc afin de justifier leur politique dans la région du Xinjiang. Selon ce livre, le Xinjiang est une région inséparable de la Chine et le gouvernement doit procéder à une rééducation de la population locale afin de freiner le terrorisme. En pratique, cette politique se traduit par une multiplication des arrestations arbitraires afin d’envoyer une partie de la population dans de véritables camps de concentration. Ces camps de détention sont officiellement qualifiés de centre de formation professionnel, et le nombre de Ouïgours en détention, ou d’élèves, est actuellement estimé à près d’un million.
Officiellement, ces centres de formations ont pour objectif d’éduquer et de déradicaliser la population locale. Toutefois, les Ouïgours estiment que cette politique a pour objectif d’éradiquer leur culture et leur identité.